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Bigrement grisâtre, ce mois de janvier. Pour qui dispose d'un fauteuil douillet et du temps à tuer (à très petit feu!), c'est une bénédiction. Par ici Claudio Magris et Thomas Hardy, magiciens immortels! Sombres soutes à la croix gammée, bienvenues! Héros de la Grande Guerre Patriotique russe, entre sans hésiter, c'est tournée générale! Perec et Jacobsen, ne restez pas sur le seuil, il y a place pour tous!
Clôture de l'année '18 sur quelques "ouvriers du mot" et résistants contre l'oubli, Mandelstam, Seghers, Pouchkine, Goethe, Schwitters avec, pour s'attabler avec les acteurs des temps présents, Boualem Sansal et, décrypteur de la graphosphère, Alessandro Ludovico.
Sous le signe du centenaire: 1918, l'Armistice, la Révolution allemande (étouffée), la Contre-révolution social-démocrate (victorieuse) qui enfantera Hitler et ses "corps francs", préparant un nouveau centenaire d'ici à peu, 15 janvier 1919, l'assassinat de Karl Liebknecht et de Rosa Luxemburg. Heureusement, il y a Hegel, et le peuple souris de John Berger...
De Lukács à Adorno en passant par Sophus, le chat de Derrida. Sur le bas-côté, Sartre et Döblin. La vie est faite de tris...
Septembre, mois des semis de seigle et de l'épandage de fumiers. Mois des feuilles mortes, aussi: Huysmans, Stendhal, Brecht et Rabelais, dont les nervures toujours enchantent. Limonov? Oubliez Limonov
C'est une fresque monumentale que Peter Weiss (1916-82) a réalisée avec son Esthétique de la Résistance, aujourd'hui rééditée par Klincksieck. Le lutte antifasciste, ici, là, alors et maintenant
Au rythme de mes douze livres par mois, le bibliomane Alerto Manguel (30.000 bouquins, sa bibliothèque personnelle) aurait eu besoin de dix-sept années pour tout lire. Diable! On est bien peu de choses. En tête d'affiche de l'auguste mois, Goethe et Schiller, Colette, Mankell, Diderot et Cassil. Et Marx, en primeur!
De Racine à... Robert Falony, plait-il? Douze écrits et une stèle mortuaire, menant à rebours de l'hitlérisme managérial contemporain aux débris de mai 68. Il y a continuité? Oui-da, tovaritch!
1994, c'est l'année de publication moyenne des onze livres lus en juin. Il n'y a pas lieu d'en être fier. Trop récent, trop récent. Une bonne pratique de lecture est d'alterner les siècles, histoire de ne pas être obnubilé par l'air du temps. Mais bon, il y a ici une invite à reprendre langue avec Shakespeare, et les années vingt de Zweig, et Montaigne, Kleist, Dante, Nerval. Et c'est sans compter avec l'intemporel Handke...
Il y a des jours comme ça, moroses, grisâtres, et qui en plus s'étirent sur des semaines. Peu de bons livres en mai, beaucoup de bides, même ce bon vieux Lukács... Mais ce sera compensé: Rilke, Jünger, Heidegger, la joyeuse horde teutonne se voyant rejoindre par Cassin, Badiou et Simenon. Ensoleillement!