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Au téléphone, la voix d'outre-tombe des temps modernes grésille: pour Houllebecq, tapez 1, pour Debray, tapez 2, pour Voltaire, tapez 3, veillez ensuite rappeler plus tard car toutes nos lignes sont occupées...
Pages d'automne-hiver, frissonnantes & babillardes, de Bob Dylan à Roland Topor en passant par Ovide et ses copines, Eurydice, Médée, Rumeur et Arachné. En y entrant, abandonnez tout espoir
L'affaire Assange, gageons que l'humaniste Pétrarque se serait également indigné de cette persécution. Le programme insurrectionnel de George Bataille, on voit Godard signer à deux mains dans un coin de paradis celluloïd. Les mots sont des armes (vieux slogan).
Terminé, l'été. Rangée, aussi, la moisson des "maisons de mots" par quoi Steiner baptisait avec bonheur les livres. Ça va du sulfureux Ezra Pound au lance-flammes Brecht en passant par la pute céleste Grisélidis Réal et le non moins lascif Pierre Louÿs, entre autres! entre autres! il y en a pour toutes les perversions
Adorno et Weil, quel rapport? me direz vous. Hé ben parce que Maïakovski et Pilniak! Et pourquoi pas Berger, Neruda et Marilyn Monroe tant qu'on y est? Le fil conducteur, rouge, de la littérature est forcément abracadabrant. Sinon quel intérêt?
Red Light District, en français: quartier rouge. Dans son projet d'encyclopédie critique, Brecht aurait sans doute traduit: portion de ville libérée par les rouges. Un lieu d'humanité. Tout ça pour dire...
Le cruel mois d'avril a figure de roman noir. Signé Manchette. Donc introverti avec furie monacale: c'est fois signé Hölderlin. Et implacablement anti-establishment: ah, mais! signé de lettres de sang épousant le tracé halluciné - Strindberg, évidemment
Si je compte bien, à la grosse louche, la moitié des auteurs lus au mois de mars est constituée de morts, Joyce, Aragon, Berger, Adorno, Réal. La littérature tient du spiritisme: cadavres réduits en poussière sans doute mais on peut causer avec. Trinquer, même. Tournée générale!
Septembre ferme et ouvre un cycle qui laisse un goût de cendres venant exhaler Mallarmé, Sappho, Shakespeare. Vieux compagnons morts s’adressant à qui ne le sont pas encore. Septembre et ses feuilles mortes sans sépulture, les poussières humaines vous saluent.
On a connu meilleur moisson. Sauve la mise: Keats, poète des nuages chevauchés. Un peu Péguy, aussi, de même qu’Apollinaire: ah! Salomé! ravissante décolleteuse décolletée, on en redemande...