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Nul doute que si Jean-Luc Godard devait filmer Hölderlin, le plan fixe se ferait liquide (Shelley dirait ça, évidemment). Si de son côté Hölderlin devait placer le viseur de sa caméra sur Aragon (période post-dada, pré-Komintern), ce serait tournée générale au troquet du coin. On voit d'ici la serveuse en tutu sur les genoux de Baudelaire: Cré nom!
Novembre s'est achevé bien vite, mouillant de ratures mentales le flâneur préférant au parapluie les gargouilles à tête de littérateurs, Aragon par exemple, hiératique, en contemplation des huit yeux d'Elsa et de Lili. Ou Schiller et Zinoviev, posant arme au poing sur la barricade. Derrière eux, il pleut Ponge et Balzac, amateurs de plomb, fondu et logotypé
L'érotisme est la tendresse des peuples, comme disait l'autre par un lapsus hébété. Schelling, Sloterdijk, Bataille et les magiciens de Lascaux en savaient un bout. Shakespeare, aussi, nul doute. J'ai oublié Voltaire et Chichille Chavée? Je recopierai cent fois...
Jan Myrdal faisait partie des rares intellectuels critiques donnant à voir différemment les événements sur la place Tienanmen en 1989. Les écrits polémiques de cet publiciste et géopoliticien suédois viennent d’être traduits. L’occasion d’un examen de conscience
Septembre ferme et ouvre un cycle qui laisse un goût de cendres venant exhaler Mallarmé, Sappho, Shakespeare. Vieux compagnons morts s’adressant à qui ne le sont pas encore. Septembre et ses feuilles mortes sans sépulture, les poussières humaines vous saluent.
On a connu meilleur moisson. Sauve la mise: Keats, poète des nuages chevauchés. Un peu Péguy, aussi, de même qu’Apollinaire: ah! Salomé! ravissante décolleteuse décolletée, on en redemande...
Wittgenstein et son tisonnier. Balzac et son scalpel (nécrophage d’une société putrescible). Manchette et son féminisme anthropocide. Shelley et son bolchevisme nimbé de "lumière liquide". Roth et ses bistrots au regard interlope. Le soleil a beau être pluvieux, cet été, il se boit comme petit lait
L’homme aurait pu créer Dieu à l’image de Nietzsche – nous informe l’archange Badiou. La guillotine ne fait pas dans le détail, on le sait, Kant, Robespierre et Dieu lui-même: tchak, tchak, tchak – ceci selon Gramsci qui avait de très bonnes lectures. Plus on lit, moins on se brosse les dents (à vérifier)
Gymnopédies et escroqueries seraient-elles les mamelles de la vie paginée? Montaigne d’un côté (Quand je danse, je danse), le tiroir-caisse du best-seller de l’autre. Ce n’est pas Onfray qui contredira, ni Hugo, ni Mickey Mousse, pourquoi pas Mickey Mousse? (Il paraît que le Covid affole les rotatives, foi de covidé!)
Existe-t-il un Balzac aujourd’hui, un seul? L’époque en aurait pourtant bien besoin. Et les enfants de Marcel Duchamp, où sont-ils pour taguer de moustaches Macron, De Croo (très Jr.) ou Biden en signant Rrose Selavy? Et un Proust pour dire la vacuité du style faisant l’homme? Et un Maïakovski pour célébrer le train fou des utopies concrètes? Pour l’avenir, voyez le passé