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Rock around the bunker, chantait Gainsbourg (RIP). Le IIIe Reich, pas mort, en littérature, et c’est heureux: pas oublier! Cette fois, grâce à Steiner et Glowinski. Applaudissent en mezzanine, Milton, Freud & Thomas Mann...
Avril, la moisson n'est même pas rouge, plutôt carrément pâlotte. À la petite école, on m'aurait dit: devoir rendu trop tard et trop court, vous me recopierez cent fois... Cent fois Saramago? Alors, oké. Pour le Hareng, ni saur, ni pendouillant sur un mur blanc, il sera fourni en prime. Quant à Radiguet, c'est un mélo susceptible de séduire l'instit'
L'épidemie, elle est où, finalement. Dans les miasmes aéroportés? dans les têtes? dans les médias? la ferveur scoute? Ohé, Dame aux yeux bandés, ne voyez-vous rien venir?
Lu en mars, pas grand-chose. Il y a des mois comme cela, quelques fois par siècle. Confinement oblige, on sort tout le temps, et marcher ou véloter en lisant: hasardeux. À la fête, néanmoins, Godard, Flaubert & Bury. Le reste? Même pas de la littérature.
Lus en février, mi-pluviôse, mi-ventôse, avec les ténèbres faiblement étoilées de son ciel plombé: à quai, sur le pont, embrumés par Turner, c'est en tâtonnant qu'on arrive à trouver refuge auprès de Guillevic et John Berger. Un peu plus loin, à peine moins fantomatique, Gabriel García Márquez. Pour le dur retour à la réelle réalité, vodka sec: Edward Snowden et Emmanuel Todd.
Comment entamer l'an neuf du bon pied? En faisant comme si. Comme si cela nous concerne pas. Mais en chavirante compagnie, s'il vous plait, des pouilleux des terres bibliques, des poètes que l'oubli a maudit, ou momifiés de mythologies rétroprogessistes, voire encore des égarés du Graal perdus dans le dédale du Parlement.
Décembre a des allures de ligne droite. À tombeau ouvert vers le fade néant de l'année nouvelle. À plusieurs, dans une Oldsmobile fifties décapotée, c'est plus déluré. Sur la banquette arrière, Thomas Hardy entonnant une chanson à boire en duo avec le petit merle de compagnie de Vinciane Despret. Assoupi à la "place du mort", ronflant mélodieusement, J. L. Austin. Sur ses genoux, rêvant à Ulysse, Barbara Cassin. Au volant? Ben personne, tiens! Bagnole hybride, mi-vaisseau fantôme, mi-train fou.
Les couleurs ambrées de novembre ont une feuillage d'une encre bien sympathique qui bruisse de vieux os nous faisant signe, fantômes d'Aragon, de Jünger, de Brecht et de Platonov. L'automne mourant est d'une lecture réveillant d'anciennes berceuses.
Difficile d'imaginer un cas plus inouï que celui de Julian Assange. Il concerne tout le monde. Et tout le monde, ou presque, s'en fout. D'abord, on arrête les Juifs, puis les rouquins, comme on dit...
Je ne sais pas si mes chats savent lire mais quand j'entame un bouquin, l'un deux saute dessus en ronronnant. Queue devant mon nez, arrière-train couvrant la moitié de la page, ça freine un peu. Si c'est Onfray, ce n'est pas bien grave; pour Milner, Byron ou Levi, le quart d'heure académique passé, faut bien se montrer insupportable: pousse-toi un peu, petit poussin. (Réplique instantanée: Je ne suis pas ton petit poussin!).