Jump to navigation
Le train sénatorial du bouquinage estival renoue avec Debray, Sophocle, Tristan et Iseut. Rien ne presse. Le livre a l'éternité devant lui.
Ça marche? dit Balzac. It works, répond John Ruskin. Ah, mais! si ça "travaille", c'est que cela "walks" au poil. Voilà une fantaisie linguistique qu'on doit à Roger-Pol Droit. Gracq, Strindberg et Steiner ont d'autres ficelles dans leur sac...
Les journaux en ont été remplis. Vite, interdire l'iPhone!
Poésie: féminin. Alexandra, Tove, Christine, Lena, idem. Des abeilles travailleuses indomptables, comme la poésie, au féminin. Lectures du mois de mars: mars, c'est la foudre: féminin.
Rousseau, Voltaire, Condorcet, d'Alembert, Diderot, d'Holbach ont tous brillé de leurs derniers feux en fin de 18ème, témoins de la disparition de leurs pairs. Leurs enfants, Robespierre, Saint-Just, Marat assisteront à une hécatombe plus fugace et tempétueuse. Tout cela, et leur œuvre, demeure contemporain.
Longue vie aux morts! Desnos, c'était en 45, Larkin en 85. D'autres, comme Bob Dylan, c'est déjà du blues d'outre-tombe... Quant à Platon, Épicure, n'en parlons pas, os et chair transformés en parchemin, diaphane, criblé de lumières antiques. Lectures de janvier
Au téléphone, la voix d'outre-tombe des temps modernes grésille: pour Houllebecq, tapez 1, pour Debray, tapez 2, pour Voltaire, tapez 3, veillez ensuite rappeler plus tard car toutes nos lignes sont occupées...
Il existe plusieurs formes de propagande mais la plus radicale et la plus efficace d'entre elles consiste à bâillonner les voix déplaisantes. On aboutit ainsi à une propagande de contre-propagande pour démolir des thèses dont nul n'a connaissance. C'est très moderne. C'est une invention européenne.
Pages d'automne-hiver, frissonnantes & babillardes, de Bob Dylan à Roland Topor en passant par Ovide et ses copines, Eurydice, Médée, Rumeur et Arachné. En y entrant, abandonnez tout espoir
Poets & philosophers are known To talk about death They often do, actually
Sånt man ser utur kraniet
L'affaire Assange, gageons que l'humaniste Pétrarque se serait également indigné de cette persécution. Le programme insurrectionnel de George Bataille, on voit Godard signer à deux mains dans un coin de paradis celluloïd. Les mots sont des armes (vieux slogan).
Terminé, l'été. Rangée, aussi, la moisson des "maisons de mots" par quoi Steiner baptisait avec bonheur les livres. Ça va du sulfureux Ezra Pound au lance-flammes Brecht en passant par la pute céleste Grisélidis Réal et le non moins lascif Pierre Louÿs, entre autres! entre autres! il y en a pour toutes les perversions
De métallo à bonimenteur, c'est du durablement insoutenable? Le cas Legoland (ex-Caterpillar)
Open Letter to the UK n°1
Adorno et Weil, quel rapport? me direz vous. Hé ben parce que Maïakovski et Pilniak! Et pourquoi pas Berger, Neruda et Marilyn Monroe tant qu'on y est? Le fil conducteur, rouge, de la littérature est forcément abracadabrant. Sinon quel intérêt?
Red Light District, en français: quartier rouge. Dans son projet d'encyclopédie critique, Brecht aurait sans doute traduit: portion de ville libérée par les rouges. Un lieu d'humanité. Tout ça pour dire...
Comment est-ce qu'on atterrit devant les juges au palais de justice? Moi, je sais. J'y ai atterri pour voir ce qu'il s'y passe
Le cruel mois d'avril a figure de roman noir. Signé Manchette. Donc introverti avec furie monacale: c'est fois signé Hölderlin. Et implacablement anti-establishment: ah, mais! signé de lettres de sang épousant le tracé halluciné - Strindberg, évidemment
Si je compte bien, à la grosse louche, la moitié des auteurs lus au mois de mars est constituée de morts, Joyce, Aragon, Berger, Adorno, Réal. La littérature tient du spiritisme: cadavres réduits en poussière sans doute mais on peut causer avec. Trinquer, même. Tournée générale!
La première victime de la guerre, c'est quoi encore? Selon une citation invérifiable attribuée à Rudyard Kipling, ce serait la vérité. Pourquoi pas? Mais on pourrait tout aussi bien dire que le grand perdant, c'est le sang froid, l'esprit critique, la volonté de ne pas s'en laisser conter
Le deux du deux vingt-deux: avec la parution d'Ulysse, nous sommes entrés dans l'ère homérique irlandaise. Et pas prêts d'en sortir, qu'on est. La preuve par Pasternak, photo à l'appui: Diên Biên Phu (alias Kiev), sans compter le réel en 24 images par seconde (Godard), et évidemment Diderot parbleu!
Un petit tour et puis s'en reviennent. Qui? Ces amas de feuilles collées ou cousues qui font copain-bouquin. Brecht aux côtés de Tousseul. Shakespeare à cheval sur Steiner. Hofmannsthal qui hésite entre Vera et Sara. Et moi et moi et moi.
Nul doute que si Jean-Luc Godard devait filmer Hölderlin, le plan fixe se ferait liquide (Shelley dirait ça, évidemment). Si de son côté Hölderlin devait placer le viseur de sa caméra sur Aragon (période post-dada, pré-Komintern), ce serait tournée générale au troquet du coin. On voit d'ici la serveuse en tutu sur les genoux de Baudelaire: Cré nom!
Novembre s'est achevé bien vite, mouillant de ratures mentales le flâneur préférant au parapluie les gargouilles à tête de littérateurs, Aragon par exemple, hiératique, en contemplation des huit yeux d'Elsa et de Lili. Ou Schiller et Zinoviev, posant arme au poing sur la barricade. Derrière eux, il pleut Ponge et Balzac, amateurs de plomb, fondu et logotypé